Publié le 07/07/2024
Les familles d'accueil pour personnes âgées offrent une alternative conviviale aux structures d'hébergement traditionnelles. Elles permettent aux Séniors de vivre dans un environnement familial tout en bénéficiant de l'assistance nécessaire à leur quotidien. Ce mode d'accueil est particulièrement pertinent pour les personnes atteintes de la maladie d'Alzheimer, offrant un cadre sécurisé et personnalisé.
L'accueil familial propose un environnement stable et familier, indispensable pour le bien-être des personnes. La présence constante et les interactions quotidiennes avec les accueillants permettent de réduire l'angoisse et l'isolement associés à la maladie d’Alzheimer, tout en offrant aux Séniors, malades, un accompagnement adapté à leurs besoins.
Qu’est-ce que l’accueil familial pour un malade d’Alzheimer ?
Une alternative recommandée par l’association France Alzheimer
Solution d’hébergement recommandée par France Alzheimer, l’accueil familial pour les Séniors atteints par la maladie d’Alzheimer est une solution de prise en charge où la personne est hébergée au domicile d’une famille d’accueil agréée. Cette famille fournit un soutien quotidien, des soins adaptés et un environnement chaleureux. Les personnes accueillies bénéficient ainsi non seulement d’une attention personnalisée et d’un cadre de vie plus intime, mais qui est aussi sécurisé comme peut l’être l’ E.H.P.A.D. ou l’unité protégé Alzheimer.
En contrepartie de leur engagement, les accueillants familiaux reçoivent une indemnité journalière dont le montant est fixé par décret et revalorisé chaque année conformément à l’évolution des prix à la consommation, hors prix du tabac.
Ce type d’hébergement préserve les repères et des habitudes de vie des Séniors atteints par la maladie d’Alzheimer, ce qui leur est particulièrement favorable. Les familles d’accueil sont formées pour répondre aux besoins de ces personnes, leur offrant des activités adaptées et une surveillance continue pour garantir leur sécurité et leur bien-être.
Les conditions d’acceptation selon le degré d’autonomie (GIR)
La loi ne prévoit pas de dispositions particulières quant à la limite maximale de la dépendance à ne pas dépasser pour qu’un Aidant Familial puisse accueillir dans de bonnes conditions un résident très malade.Cependant, les personnes qui ne sont pas du tout autonomes, avec un GIR évalué à 1 ou à 2 demandent un hébergement médicalisé et des soins plus importants ; il est donc plus difficile pour ces personnes de se tourner vers ce mode d’hébergement à « domicile ». Il est dès-lors recommandé de s’orienter vers un E.H.P.A.D. où un personnel médical peut assurer des soins 24h/24.
L’état d’une personne peut évoluer pendant son hébergement. Dans le cas, par exemple, où une personne passerait d’un GIR 2 à 1, les conditions du contrat peuvent être révisées afin de décider de maintenir ou non l’hébergement ou sinon de l’adapter.
Qu'est-ce qu'une famille d'accueil ?
La définition et le rôle des familles d'accueil
Les familles d'accueil sont des foyers qui reçoivent des Séniors pour leur offrir un cadre de vie familial et un accompagnement de proximité. Leur rôle est de fournir les soins nécessaires, d'assurer la sécurité des résidents et de favoriser leur bien-être à travers des interactions sociales et des activités stimulantes.
Le foyer peut être constitué d’une personne ou d’un couple qui peut accueillir jusqu’à 3 personnes.
Les accueillants familiaux bénéficient de congés payés
Les différences avec d'autres modes d'hébergement (E.H.P.A.D., accueil de jour…)
Contrairement à l’E.H.P.A.D. qui est un établissement médicalisé offrant des soins dans une structure plus hospitalière et l'accueil de jour qui propose des soins sans hébergement, les familles d'accueil, quant à elles, offrent un hébergement complet dans un cadre familial avec une approche plus personnalisée et intime.
Les obligations des familles pour pouvoir accueillir des Séniors, selon la Loi de modernisation sociale n° 2002-73 du 17 janvier 2002, article 51.
Selon la Loi de modernisation sociale n° 2002-73, article 51, les familles d'accueil pour pouvoir accueillir des Séniors, doivent respecter un ensemble de règles :
- avoir moins de 65 ans,
- avoir suivi une formation,
- avoir suivi une initiation aux gestes de secourisme,
- avoir répondu positivement à l’enquête sociale menée par le Conseil Départemental,
- accepter de recevoir des visites à domicile dans le cadre du suivi social et médico-social des personnes,
- ne pas accueillir une personne de sa famille jusqu’au 4e degré inclus.
Un agrément à durée limitée est donné par le Conseil Départemental pour permettre aux familles d’accueil d’accueillir, en leur domicile, des personnes âgées. L’agrément devra être renouvelé. Il peut être refusé par le Conseil Départemental qui motivera sa décision.
Le contrat d’accueil
Le contrat d’accueil est un document officiel qui formalise les conditions de prise en charge du Sénior entre les parties, à savoir, d’un côté la famille d’accueil et, de l’autre, la personne âgée ou son représentant légal. C’est un contrat de gré à gré qui précise les ressources physiques, matérielles et médicales, les modalités d’hébergement, les prestations fournies, les droits et les devoirs de chaque partie, ainsi que les conditions financières.
Ce contrat garantit la transparence et la sécurité juridique tant pour l’accueillant que pour l'accueilli. Ce contrat est essentiel pour établir une relation de confiance et s’assurer que les besoins spécifiques de la personne accueillie seront respectés et satisfaits.
Les avantages de l’accueil familial pour les Séniors atteints par la maladie d’Alzheimer ?
Un environnement familial et personnalisé
L’accueil familial offre un environnement chaleureux et personnalisé aux besoins des Séniors. Les résidents participent à des activités quotidiennes variées, bénéficient de l’attention, du temps et du soutien d’une famille dévouée, ce qui favorise leur bien-être général. Ce cadre familial permet également une meilleure adaptation et un maintien des habitudes de vie. L’entrée en accueil familial s'établit après une transition douce qui démarre par une visite des lieux. Les familles des malades sont encouragées à accompagner leurs proches dans la découverte des lieux.
Une lutte contre l’isolement des personnes âgées
L’isolement, la solitude et le manque d’interaction sociale sont des facteurs de risque de développement de la maladie d’Alzheimer selon la Docteure Maï Panchal, directrice générale et scientifique de la Fondation Vaincre Alzheimer. Aux stades les plus avancés de la maladie, la stimulation du cerveau est recherchée afin de tenter de ralentir la progression d’Alzheimer.
Grâce à des structures d’accueil familiales, les malades bénéficient d’un cadre stimulant et d’un environnement bienveillant avec des personnes qui leur dédient un temps précieux. Ils se sentent en sécurité et entourées, ce qui contribue à leur bien-être et à la préservation de leurs facultés cognitives.
Des stimulations positives
La stimulation des fonctions cognitives est donc recherchée afin de ralentir la progression de la maladie. Cela peut prendre la forme de plusieurs activités comme la lecture de livres, étendre le linge, l’écriture, préparer les repas, des discussions, l’écoute ou la pratique d’un instrument de musique.
Les accueillants veillent ainsi à proposer des activités adaptées et évitent toute difficulté ou mise en échec pouvant entraîner une crise d'anxiété. Une journée bien remplie contribue également à apaiser l'agitation vespérale, un état d'agitation qui survient en fin de journée.
Une solution d’hébergement flexible
L'accueil familial offre une solution flexible permettant aux familles de rendre visite à leurs proches régulièrement ou de les emmener en sortie, fêter un anniversaire ou tout autre événement, à condition de prévenir à l'avance la famille d'accueil pour qu'elle puisse s'organiser. Une relation privilégiée se développe généralement avec la famille d'accueil, avec qui le contact est constant.
Des familles professionnalisées
Afin d’accueillir dans les meilleures conditions les Séniors, les familles d’accueil doivent suivre un parcours de formation initial et continu. Axées sur la compréhension de la pathologie de la maladie d’Alzheimer les formations abordent aussi les sujets médicaux, psychologiques et sociaux.
Dans les faits, beaucoup de familles d’accueil sont d’anciens aides-soignants qui, une fois agréés sont accompagnés et contrôlés. Ils sont d’un grand soutien des « Proches aidant » qui n’ont pas toujours les clés pour savoir comment se comporter avec une personne atteinte par la maladie d’Alzheimer.
Un coût plus abordable
Comme pour les hébergements en E.H.P.A.D. ou en résidence Sénior, des dispositifs d’aides financières existent lorsque le Sénior est hébergé par un aidant familial. En moyenne, le reste à charge après les déductions des aides de l'État est de 1100 euros par mois.
L’admission en accueil familial
Les critères d'admission pour le placement en famille d'accueil
Héberger un Sénior en famille d’accueil est une solution intermédiaire entre l’hébergement en institution médicalisée (les E.H.P.A.D.) pour les personnes dépendantes et le maintien à domicile ou la résidence sénior.
Les personnes atteintes par la maladie d’Alzheimer souhaitant être accompagnées par une famille d’accueil doivent.
Être en perte d’autonomie et avoir besoin d’un accompagnement et d’un suivi quotidien. L’évaluation de l’état de santé et des besoins est réalisée par des professionnels de santé qui s’assureront que l’accueil familial est une solution adaptée.
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Les critères de refus
L’état de santé des personnes peut motiver le Conseil Départemental à refuser à ce qu’elles soient hébergées dans un accueil familial. C’est notamment le cas lorsque les malades présentent :
- un trouble du comportement : fuite, fugue
- une agressivité (contre soi-même ou des tiers), mettant la personne accueillie ou son entourage en danger,
- un besoin d’accompagnement médical constant à un stade avancé de la maladie,
- des agitations nocturnes,
- des problèmes de santé nécessitant des soins intensifs et continus de jour comme de nuit...
D’autres solutions plus adaptées pourront dès-lors être privilégiées comme les unités protégées Alzheimer, les PASA (pôles d'activités et de soins adaptés) et les unités cognitivo-comportementale que l’on trouve en E.H.P.A.D. ou dans des institutions spécialisées.
Le coût d’un hébergement en accueil familial
Le coût de l’accueil familial comprend :
- Une rémunération pour services rendus de 29,13 € brut maximum par jour (préparation et service des repas, repassage, aide personnelle pour certains actes, déplacements pour emmener la personne hébergée chez le médecin...)
- Une indemnité de mise à disposition des pièces du logement qui correspond à l’espace disponible pour la personne âgée, calculée en fonction de la taille et de la qualité des pièces mises à disposition et du prix moyen des locations dans le secteur environnant. Le Conseil Départemental a un droit de contrôle sur le montant de cette indemnité.
- Une indemnité d'entretien (les charges courantes : électricité, eau, produits ménagers…) comprise entre 8,3 € et 20,75 € brut / jour.
- Une indemnité de sujétions particulières qui représente une disponibilité supplémentaire nécessaire à la gestion de la personne. Cette indemnité est calculée en fonction du besoin d'aide de la personne.
- Une indemnité de congés payés qui correspondent environ à 10% du salaire mensuel brut. L’accueillant doit s’assurer qu’un remplacement sera réalisé pendant la période de congés.
- Le paiement est réalisé directement par la personne hébergée à l'accueillant familial.
Exemple de coût journalier synthétique d’un accueil familial :
Services | Montant estimé |
Hébergement et nourriture | 20 à 30 € par jour |
Soins quotidiens | 10 à 20 € par jour |
Activités et loisirs | 5 à 10 € par jour |
Les aides financières disponibles
- Allocation Personnalisée d’Autonomie (APA) : donnée aux Séniors de plus de 60 ans en situation de perte d'autonomie (GIR de 1 à 4), l’APA est versée par les Conseils Départementaux et couvrent tout ou partie des dépenses liées à la dépendance. La demande d’APA est à réaliser auprès de sa mairie de résidence ou du Centre Communal d’Actions Sociales (C.C.A.S.) ou encore du Conseil Départemental.
- Aide sociale à l'hébergement (ASH) : sa vocation est de compléter la différence entre le montant des frais d'hébergement et ce que peuvent payer la personne âgée ou ses obligés alimentaires. Les personnes qui en bénéficient doivent avoir plus de 65 ans (ou 60 ans si reconnues inaptes au travail) et avoir des revenus inférieurs au coût de l’accueil familial. Le dossier de demande d’ASH est à retirer et transmettre au Centre Communal d’Actions Sociales (C.C.A.S.) qui transmettra au Conseil Départemental.
- Prestations des caisses de retraite : elles peuvent offrir diverses prestations pour aider les personnes âgées, y compris celles accueillies en famille. Ces aides peuvent inclure des allocations pour compenser les frais de prise en charge. De plus, certaines caisses de retraite proposent des programmes de soutien spécifiques pour les aidants familiaux, incluant des services de répit et des formations.
- Aides des mutuelles : sous réserve de détenir un contrat de mutuelle et selon ses garanties, des remboursements peuvent être prévus. A étudier avec sa mutuelle.